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Au Canada tu peux maintenant fumer légalement du cannabis mais…

Un magasin de la Société québécoise du Cannabis
©Lomézoom

C’était une promesse de campagne (en 2015) de celui qui deviendra Premier Ministre du Canada quelques semaines plus tard: Justin Trudeau (et son parti, le Parti Libéral du Canada).

Eh bien! la promesse est “tenue” puisque depuis le 17 Octobre 2018, fumer un joint au pays du Hockey n’est plus pénalisante mais il y a des limites et restrictions. Tout est encadré par des lois et règlements.

Dans un État fédéral comme le Canada où les luttes de pouvoirs et de compétences sont habituelles entre les provinces et le gouvernement fédéral, les choses ne sont pas linéaires. Par exemple, l’âge légale pour acheter, donner ou fumer tranquillement son pot diffère en fonction des provinces entre 18 et 19 ans ou plus – comme les 21 ans qui pourraient être de mise au Québec.

Qui peut vendre ?

L’argument numéro 1 donné par les Libéraux de Justin Trudeau est que la légalisation du cannabis entraînerait une moins-value pour le « crime organisé » réputé avoir le monopole de la distribution et de la vente. Pour contrer cela, le cannabis sera maintenant produit dans certains cas par des entreprises qui sont légalement reconnues : qui paient des impôts. Dans la plupart des cas, ce sont des sociétés créées spécialement par les provinces qui vont vendre le cannabis à travers des magasins et sites internet (exemple de la SQDC au Québec); dans d’autres provinces, les privées qui veulent aussi une part de la cagnotte vont pouvoir aussi vendre du cannabis.

Les mécontents

Les provinces. Même si c’est de l’argent supplémentaire dans les poches, elles se plaignent de ne pas avoir la plus grosse part du gâteau alors qu’elles devront régler les problèmes liés à la légalisation: problèmes de santé, sécurité routière, sécurité publique, etc.

Culture personnelle

Qui peut cultiver du cannabis et en quelle quantité ?

Ici aussi les règles diffèrent selon les provinces. Dans certaines provinces, les gens peuvent cultiver jusqu’à une certaine quantité (en grammes) de pot chez eux. Dans d’autres comme le Québec, c’est NON.

Où peut-on en fumer ?

Il est interdit de consommer/fumer du cannabis dans certains lieux publics (notamment où il y a une majorité de mineurs). Sur ce plan, il y a des dissensions entre certaines provinces et leurs municipalités. En plus, les règlements municipaux ne sont pas les mêmes de villes en villes. Conseil : vérifier bien les règlements municipaux

Le milieu de l’emploi.

Ici, chaque entreprise (publique ou privée) met en place les règles qui lui tente. Par exemple, Air Canada interdirait à certains de ses employés (ex. les pilotes et agents de bord, le personnel chargé d’enregistrer les bagages, etc.) de consommer du cannabis, même en dehors des heures du travail. Des restrictions existent aussi pour les militaires, les policiers, etc.

Aussi

Un propriétaire de logement peut interdire à ses locataires la consommation de cannabis sur sa propriété. Le bémol, fumer une cigarette dans les immeubles à logements est prohibé mais ça n’a jamais empêché des locataires de n’en faire qu’à leur tête.

L’entrée en vigueur de la légalisation (17 Octobre 2017) a créé un grand engouement digne d’un « vendredi fou » ou « Boxing day ». De longues files d’aficionados devant les magasins de vente de Cannabis se sont apparues malgré le fait que les prix du marché clandestin seraient inférieurs à ceux des magasins accrédités; des magasins ont dû fermer provisoirement pour rupture de stocks.

Par contre plus d’un mois après, les files d’attente ont disparu, l’engouement du début semble s’estomper.

Ce qui est sûr, la légalisation a donné une certaine liberté et assurance aux consommateurs de cannabis qui aujourd’hui se baladent publiquement avec des sacs/emballages montrant fièrement qu’ils sont adeptes du bon vieux joint réputé pour ses vertus mais aussi ses défauts.

Conseils : Vérifiez les lois et règlements. Certaines dispositions varient selon la province.

Kédèééé!!!


Les réformes à la togolaise

 

Parler de réformes, c’est parler de problématiques et d’imperfections criantes qui nécessitent des changements positifs. Le problème avec les réformes est qu’un camp ne les veut pas vraiment ou du moins sans rien avoir en retour, car en gros, le statu quo l’arrange; un autre camp les désire et les veut désespérément parce que ça l’arrange aussi. Et il y a au milieu de tout ça, la population, qui n’a pas nécessairement la maîtrise de ces enjeux politiques; la seule chose qu’on lui dit et lui répète, c’est juste « Réformes ».

Vois-tu , au Togo, le mot « Réformes » nous place dans un  univers parallèle au Togo de 2017 où le temps de réalisation ne se compte plus en jours ou en mois comme je l’avais mentionné dans un billet précédent, mais en années, dizaines d’années. Pour en comprendre l’ampleur, il suffit de partir faire le tour du monde en marchant. Sois rassuré(e), lorsque tu reviendras au Togo, tu n’aurais rien manqué : les réformes t’attendront.

Vois-tu, l’actuel président est au pouvoir depuis 2005, et le mot « réformes » apparait quotidiennement depuis au moins 12 ans dans ses discours. Les médias publics en sont obsédés. Bref, c’est le mot le plus populaire (pour de bonnes et de mauvaises raisons) dans la classe politique, même si ça penche plus d’un bord que de l’autre. Ces douze dernières années, ce mot, merci, a même dépassé « dialogue » dans le panthéon politique togolais.

Vois-tu, l’un des enjeux principaux de cette histoire de réformes, surtout constitutionnelles, est la question de la limitation du nombre de mandats présidentiels consécutifs, en gros ramener les choses à la normal en passant de mandats illimités à seulement deux.

Vois-tu, chez nous, à l’époque où le mot « dialogue » dominait le panthéon politique sans, comme d’habitude, rien apporter de positif, c’est-à-dire avant 2005, grâce à une modification constitutionnelle – qui a fait école depuis, sur le continent – le président de notre république peut se représenter autant de fois qu’il le souhaite; sans surprise, il le souhaite toujours. Le parti au pouvoir, majoritaire au parlement, veut qu’un traitement particulier soit accordé au président actuel, qui, je le répète, en est à son troisième mandat qui prendra fin en 2020. Ce traitement est qu’on remette son ardoise à Zéro, et donc qu’après 15 années au pouvoir, il puisse briguer deux autres nouveaux consécutifs. Au total, une possibilité de faire un quart de siècle, et qui sait, attaquer le demi- siècle ?

Tu dois aussi savoir que  le fauteuil présidentiel togolais est une affaire de records de Guinness.

Vois-tu, dans notre pays, nous avons des élections qui se déroulent et finissent toujours avec des problèmes; nous trainons un système judiciaire largement défaillant. Nous assistons à des détournements non voilés de fonds publics; nous facilitons un endettement du pays galopant avec des prêts qui ne servent pas à améliorer la vie de nos populations. Chez nous, le clientélisme est à la mode. Nous avons aussi, un chômage endémique (surtout chez les jeunes, qui sont, aujourd’hui, désespérés d’aller voir ailleurs), un système de santé alarmant avec des hôpitaux sous-équipés, un peuple résigné avec une fatalité atteignant une proportion exponentielle. Tous ces maux et une multitude d’autres, sont des symptômes d’un pays malade qui a besoin de soins intensifs, et parler de réformes sans en faire, gagner du temps, ou appliquer des mesures qui aggraveront les choses, ne peuvent soigner notre pays.

Vois-tu, les réformes nécessitent plusieurs conditions, notamment la bonne foi, la bonne volonté et la recherche de l’intérêt général. Malheureusement, dans notre pays, il y a toujours, et comme d’habitude, un manque criant de ces éléments.

Vois-tu, nous devons garder à l’esprit que « l’impossible n’est pas togolais ».

Que les réformes positives, qui améliorent les choses et apportent la démocratie… soient avec nous.

 

Kéèdèèè!

 

 


Les affaires «sous les tables» à la Togolaise

 

Lomé (Lomézoom)
Lomé-Togo (Photo-Lomézoom)

 

Elles sont bien connues, ces affaires qui font souvent la Une des journaux togolais. Elles ne surprennent plus personne même si leur ampleur n’arrête pas d’atteindre des proportions exponentielles.

Le financement de nos routes et infrastructures

Ce sont les affaires des routes construites « sur papier » qui n’apparaissent jamais dans la réalité ; l’histoire des boulevards qui n’apparaissent que lorsque le calendrier togolais le souhaite et qui sont inachevés. Ce sont des affaires qui concernent des routes qui deviennent des armes de destruction massive et des canaux de distribution de maladies aux populations.

Des personnes au-dessus des loisla mauvaise gestion et les détournements de deniers publics

Nos affaires voient aussi l’apparition ou la réapparition de la classe des « intouchables-version togolaise », des gens au-dessus des lois. Les affaires sous les tables concernent des ministres menteurs mais décorés pour « service rendu » à la nation pendant que les deniers publics disparaissent dans la nature. Ce sont les magouilles des grands patrons des sociétés d’État qui plongent nos compagnies nationales dans le gouffre financier pendant qu’eux-mêmes s’en tirent plus fortunés que jamais, parce qu’ils sont des « intouchables ».

 

Nos affaires sous les tables, ce sont des appels d’offres biaisées avec des entrepreneurs choisis sans qu’ils aient le moindre équipement. Dans nos affaires sous les tables, on trouve aussi des milliardaires. Nos affaires, ce sont aussi des directeurs d’organismes gouvernementaux qui acceptent d’envoyer des gens en mission sous certaines conditions : « Seulement si tu me donne la moitié de ce que tu gagneras », ou « Ça fait longtemps que tu me plais, dîne avec moi ce soir, et je t’envoie en mission tous frais payés »

La dette du Togo

Les affaires à la togolaise sont l’une des causes de l’endettement de ce pays. Des emprunts contractés (des milliards) au nom du peuple pour financer des projets qui ne servent pas les populations ou qui disparaissent dans la nature sans que personne ne rende des comptes. Je me rappelle qu’il y a quelques années, les autorités togolaises avaient célébré l’atteinte par le Togo du point d’achèvement de l’initiative PPTE (pays pauvres très endettés); le site Republic of Togo avait titré « Réussite impressionnante », prouvant encore une fois l’écart abyssal entre ses nouvelles et la réalité au Togo .

Nos affaires  au Togo, ce sont la corruption à peine voilée, l’impunité, le népotisme, le tribalisme et les détournements des deniers publics. C ’est aussi l’enrichissement illicite sans conséquence, au vu et au su de tout le monde parce qu’on se considère « intouchable ». C’est l’opulence grandissante et malhonnête de quelques-uns et l’extrême pauvreté de la majorité. C’est le chômage désespérant de la jeunesse.

Ce sont ces pratiques qui ruinent notre pays, et il faut y mettre fin, pardon!

 

Kèdéèèè!


Palmarès africain des chefs d’État qui ont marqué 2016

Lomézoom.Photo montage

Je suis l’actualité de moins en moins : ça me désespère. Cette année, j’ai été comme un crocodile qui passe son temps dans le marigot sans sortir la tête de l’eau. En tout cas l’année se terminera dans quelques heures, et bon débarras. C ‘est donc le moment parfait pour sortir le nez et sentir tout ce qui a été marquant et prendre des résolutions pour 2017.

À Lomé, les nouvelles, comme d’habitude, ne sont pas étonnantes. On nous annonce que les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) sont devenus « un tremplin » pour les objectifs du développement durable (ODD). En tout cas, le chômage aussi reste le tremplin pour l’extrême pauvreté et le déclin de la jeunesse togolaise qui vous regarde.

« Émergence » est encore une fois de plus le mot de l’année, loin devant « alternance », « démocratie » et tous les autres tralalas. Notre émergence est prévue pour l’horizon 2030.Il reste cependant à définir le mot « horizon ». Le compte à rebours lui, continue : Tic-tac tic-tac … il reste 13 ans.

Voici donc, mon palmarès des chefs d’État qui ont marqué 2016 :

 À tout seigneur tout honneur. Mon homme n°1 de l’année 2016 est le premier fils de la nation, monsieur le Président de la République togolaise.

Ce prix lui est décerné pour la onzième année consécutive. Dans une Afrique de l’ouest où les burkinabés ont fait fuir Compaoré et accueilli l’alternance, où Boni Yayi du Bénin est parti se reposer, et où Nana Akufo Ado vient d’être le nouveau dans la classe au Ghana, le fils de la nation togolaise lui, continue sa poursuite résistible du record de mandats et reste ferme dans sa volonté de nous mener à l’émergence. En plus, il a réussi à organiser son fameux sommet sur la piraterie maritime dont le reste de la population se fiche.

La deuxième place de mon palmarès prouve que tout est possible en Afrique, mais surtout au Bénin. Patrice Talon le milliardaire est devenu président de la République. Pourtant ancien ami du Président Boni Yayi, il a dû prendre la poudre d’escampette à la suite d’accusations de tentative d’empoisonnement du Président. Ensuite, comme cela se fait si bien à Cotonou, monsieur Talon a su former l’alliance nécessaire pour battre « l’homme de la France ». Tout est bien qui finit bien pour lui. Il s’est engagé à faire un seul mandat … mais si le peuple lui demande…

N° 3 n’est nul autre que “ l’homme du Bye-bye” Joseph Kabila. Il m’a appris personnellement une chose : si tu ne veux pas partir quand ton mandat finit, gagne du temps. Fais tout pour qu’il n’y ait pas d’élection et demande à l’UA de t’envoyer un facilitateur pour t’aider à organiser un dialogue national.

Numéro 4

Yayah Djameh.Le président sortant gambien est un personnage à part, sûrement sorti d’un roman d’Amadou kourouma. Il avait dit qu’il resterait Président encore des millénaires, avant d’appeler son challenger Adama Barrow pour le féliciter ; son conseil : « sans la stabilité, rien n’est possible en Afrique… good Luck », le tout avec un sourire. Quelques jours plus tard, “le marabout en boubou blanc” fit un turnover de 360 degrés : « je ne partirai pas ». Affaire à suivre.

N° 5 ira à Faustin-Archange Touadera, nouveau président de la République Centrafricaine. Il devra réaliser l’impossible.

Ensuite dans l’ordre ou le désordre nous avons Alassane Ouattara et sa nouvelle constitution pour … ; Pierre Nkurunziza pour son sanglant troisième mandat ; Salva Kiir et Riek Machar pour leur lutte de pouvoir irresponsable ; etc.

Conclusion, la lutte habituelle continue entre deux maladies sur le continent : l’optimisme et le pessimisme. Une concurrence entre deux forces : l’espoir et le désespoir.

Vivement 2017 Tic-tac tic-tac !

Bonne année 2017 🙂

 

 

 

 

 


Afrique : Comment « remporter » une élection sans trop se fatiguer ?

1)Organiser l’élection soi-même, et laisser son ministre proclamer les résultats.

2)Acheter des électeurs.

3)Falsifier des cartes d’électeurs pour faire voter les mineurs et les étrangers.

4)Réussir le miracle mathématique d’avoir au moins 101% des suffrages dans son fief.

5)Avoir la Cour constitutionnelle par la poche, les couilles ou la gorge.

6)Avoir des amis dans des capitales occidentales adeptes de la « Realpolitik ».

7)Menacer, martyriser, tabasser, emprisonner, zigouiller tous les contestataires qui feront du bruit dans le pays.

8)Évidemment, avoir l’appui des gardes et forces du désordre pour faire le sale boulot.

9)Couper la connexion Internet et les réseaux de téléphone mobile.

10)Tendre la main à ses adversaires mais menacer de la retirer rapidement.

11)Proposer un Gouvernement d’union nationale.

12)Prêter rapidement serment.

13)Faire le discours de l’année, en te plaçant comme l’élu de tout le monde et appeler au calme et au rassemblement.

14)Inviter les observateurs qui trouveront que “les fraudes et les irrégularités ne portent pas atteinte au résultat final dans sa globalité”.

15)Laisser le temps faire les choses si des sanctions et suspensions arrivent, et surtout, ne pas oublier les mots magiques qui assouplissent toutes les organisations agences et partenaires internationaux : Dialogue et Gouvernement d’Union nationale.

16)Commencer par penser à un autre mandat, et comment faire pour l’avoir sans trop se fatiguer.

 


Lettre à un Homme-poisson

Lettre à un homme-poisson

Photo: Lomezoom.mondoblog.org
Photo: Lomezoom.mondoblog.org
Même si ce froid gèle des choses, je veux venir quand même.

Homme-poisson est une traduction personnelle de l’argot du mot mina (Lomé) ¨Ésimélan¨.Il est très souvent attribué à un concitoyen qui est parti vivre en occident.¨Ésimélan¨ veut dire animal de mer; celui qui a traversé la mer.Bref, mon Homme-poisson (Ésimélan) est l’homologue togolais du mot Mbenguiste.

Bon cousin, maintenant que tu es là-bas depuis longtemps, que tu es devenu un  homme-poisson que tout le monde envie dans le quartier, il est tant que tu nous sauves ici, parce que ça chauffe .La dernière fois j’ai eu du mal à payer mon loyer .Je te dis, c’est la galère. Pour être franc, moi aussi je veux venir là-bas .Oui ! Tu as dit que c’est là où les fesses gèlent comme de la viande dans le frigo .Mais disons-nous la vérité : avoir les fesses gelées de temps en temps, statistiquement, le risque fatal est très négligeable comparé à la chaleur ambiante et au chômage d’ici.

1) il est tant que tu me trouves un(E) correspondante là-bas .Je suis ouvert à tout, même si ma préférence va vers les filles Coca-Cola, pour ne pas me répéter. En plus, tu sais que je ne suis pas raciste. Mais, dis-moi, elles sont comment, les filles gothiques ?

2) J’ai un message pour toi, de la fille qui habite dans la maison jaune derrière le bar “Tourne-la-tête-et-regarde”. Elle te dit bonjour; elle insiste pour que je lui donne ton Facebook, parce qu’elle a décidé unilatéralement de t’épouser depuis que tu vis là-bas, même si elle ne t’a jamais rencontré.

3) Et vieux! Je t’annonce que Koffi Dieu-seul-sait vient encore d’avoir un refus à sa nouvelle demande de visa. Cette fois-ci, son plan consistait à arriver d’abord en Allemagne, puisque c’est porte ouverte ces derniers temps. Le motif de son voyage pour le visa fut : court séjour pour formation pratique dans l’humanitaire. Malheureusement pour lui, les allemands à Lomé lui ont dit ¨NICHT¨ , même  s’ils ont pris ses pauvres francs CFA .Bref, c’est son troisième refus  de l’année. Mais tu le connais, il ne renoncera pas tant qu’il ne mettra pas les pieds sur les Champs Élysées. Il continue d’affirmer :¨Qu’ils le veulent ou pas, un jour je deviendrai un homme-poisson¨.

4) Sinon, ici on vit toujours à la togolaise, le chômage est toujours avec nous .Les réformes invisibles continuent. Les remerciements au chef de l’État – fils de la nation sont demeurent lassants; personne ne sait pourquoi on remercie.Conclusion : l’amnésie nationale poursuit son ascension fulgurante.

5) J’aimerais avoir un PC … mais … bon… que Dieu te bénisse.

6) Je dois 3 mois de loyers, … peux-tu me dépanner ?

7) Comme nous vivons dans deux mondes différents, voici l’actualité dans le mien : Le conseil de la détente de l’Entente vient de ressusciter, et à sa tête on a mis un jeune de 50 ans. Les membres sont arrivés à la conclusion qu’il fallait un compétiteur qui veut battre des records de mandats. Sa mission sera de ren-Faure-cer les liens d’amitié, de consolider la paix et la sécurité dans la région etc.

Un petit peu plus loin, Koffi alias Benoît 16, celui qui fait du Ndombolo s’etait fait prendre la semaine dernière en faisant du Taekwondo. C’est une unité de Commandos qui est allée l’arrêter. Mais tout est bien qui finit bien; il est ressorti avec la promesse de ne plus recommencer.

Dis-moi, as-tu appris la bonne nouvelle ? Nos soucis avec le paludisme sont finis. En plus la solution était sous nos yeux pendant tout ce temps: les poules. Apparemment (selon une étude réalisée par des suédois) les moustiques suceurs de sang ne supportent pas le parfum naturel des poules. Penses-tu que ça peut valoir un prix Nobel ?

En tout cas, moi j’aimerais bien investir dans l’élevage…mais… c’est le manque de moyens qui m’empêche. Je viens quand même d’acheter une poule que je compte installer dans ma chambre toutes les nuits. L’avenir nous dira le reste. On garde espoir!

Allez! Prends soin de toi

Ton frangin, Esso Dieu-est-vainqueur

Kédèééé !!!


Tracasseries administratives à la togolaise !

Si tu arrives à survivre aux formalités administratives togolaises, tu seras capable de survivre à tout, tu pourras même sans problème devenir négociateur en chef des Nations-Unies. L’administration togolaise c’est un monde en soi, un autre monde dans une autre époque. Le monde de demain mais dans lequel le passé a usurpé la place du futur. Me comprends-tu ? Ici, tout fonctionne sur le mode de « demain ». Un « demain » mais sur le long terme si tu vois ce que je veux dire ! Si on te répond : « revenez dans un mois », il ne s’agit pas des 30 ou 31 jours du calendrier grégorien, il faut compter selon le calendrier togolais, 31 jours + X (X hypothétique) ….

Il faut dire que l’administration publique togolaise est constituée d’hommes et de femmes courageux qui, malgré le manque de moyens, font un excellent travail. Mais, malheureusement, cette même administration emploie aussi trop de gens incompétents et de mauvaise volonté. Ils vont au boulot pour faire des commérages, vautrés dans leur fauteuil. Ils entassent les dossiers et les citoyens peuvent toujours attendre. Sincèrement, si tu déposes un dossier, un conseil : commence tes prières parce qu’il faut s’attendre à tout, c’est le début du marathon. Si tu ne le savais pas, tu le sais désormais : l’impossible n’est pas togolais. Pour une simple signature, il faut attendre une période hypothétique…. « revenez dans un mois », et un mois après :  » ce n’est toujours pas prêt, revenez … »  Ce n’est pas aux calendes grecques qu’on te renvoie mais aux «calendes togolaises » !

Ici, tout est fait en mode ra-len-ti. On sait tous que le ralenti a créé une vraie révolution dans la retransmission des matches de foot, hé bien laisse-moi te dire qu’il a sûrement été inventé dans un bureau à Lomé ! Pas de doutes là dessus ! Sinon, comment comprendre qu’il faut plus d’un an à un citoyen pour récupérer son diplôme d’université ? La réponse est la même, mois après mois :  » il n’est pas encore signé « , re-ve-nez…

Fut une époque où faire légaliser des documents exigeait beaucoup de patience. Il faut avouer que de nos jours les choses se sont améliorées. Les autorités ont créé un « Guichet Unique » pour « faciliter les procédures administratives aux opérateurs économiques ». Mais quid du citoyen lambda dans tout cela ? Re-ve-nez…

Il y a aussi une autre catégorie de fonctionnaires ou d’agents de l’État, la catégorie des plus coriaces. Ils ne parlent pas beaucoup, simplement ils attendent de toi « un geste ». Ils ont une maladie qui n’a pas été répertoriée par l’OMS : la maladie des gens qui voient l’argent partout. Ils sont pourris. Un conseil de frère citoyen, rester ferme malgré leurs menaces « non c’est non ». Moi je les appelle les a-r-gents de l’Etat. Avec ces a-r-gents de l’Etat, des citoyens ont battu tous les records de délais pour un passeport !   » L’impossible n’est pas togolais » .

Billet d’humeur pour dire que les mauvais comportements et autres tracasseries sont toujours bien ancrés dans la société togolaise, c’est un mal qui ne lâche pas, comme une sangsue. C’est une véritable gangrène, et avec elle, l’émergence du Togo a du souci à se faire.

Kèdéèè.