Le peuple pour 2016

Le peuple
Tu le rencontres tous les jours
Tu l’insultes, lui craches dessus
Tu le tabasses de temps en temps
C’est lui qui t’élis, qui te réélis
Tu l’appelles tous les jours
Pour toi, c’est par sa volonté que tu es là, à occuper ce fauteuil que tu refuses de quitter.
C’est le même peuple que tu instrumentalises pour tes plans diaboliques
Le peuple, tu le fous en prison quand ça te chante
Tu le massacres à la machette ou au missile Tomahawk, à la bombe atomique ou à la Kalachnikov
Tu détruis sa terre, son désert et ses forêts
C’est lui que tu veux sauver par tes invasions
C’est le peuple que tes ventes et livraisons d’armes assassinent.
C’est en son nom que tu commets tes crimes
C’est aussi pour lui que tu prétends faire ton coup d’État.
Le peuple ne t’a rien demandé
Il ne t’a pas demandé de l’envoyer en exil ou de le transformer en réfugiés et en sans-abris
Il ne t’a pas demandé de détourner l’argent qui n’est pas à toi.
Il ne t’a pas demandé de construire un château pour le regarder de haut pendant qu’il croule sous ses maisons en tôles
Il ne t’a pas demandé d’aller te balader dans Manhattan ou sur les Champs Élysées pendant qu’il essaie de survivre en recyclant de l’acier des dépotoirs
Il ne t’a pas demandé d’acheter des appartements et hôtels particuliers luxueux
Il ne t’a pas demandé de fusionner ton compte bancaire à celui de l’État.
Sais-tu au moins que le peuple, c’est ton voisin que tu éclabousses quand ton convoi passe en trombe dans les rues ?
Sais-tu que les gens dont tu confisques la liberté sont le peuple ?
Sais-tu que ton peuple se meurt et c’est toi l’assassin ?
Sais-tu que malgré sa jeunesse, ton peuple à des rides ?
Sais-tu que ton peuple nait, grandit et meurt dans la pauvreté ?
Sais-tu que ton peuple croule sous l’épidémie du chômage ?
Sais-tu qu’il ne veut plus voir ta face de dinosaure ?
Sais-tu qu’il n’a plus rien à foutre de tes campagnes électorales à coût de milliards ?
Sais-tu que le peuple en a marre de ta guerre ?
Vas-tu enfin reconnaître qu’il est las de tes conquêtes ?
Vas-tu enfin ouvrir les yeux sur l’enfer de l’endettement ?
Juste le temps d’un instant, laisse le peuple en dehors de tes tripatouillages constitutionnels
Laisse-le respirer et apporte-lui un peu de réconfort
Laisse-le rêver et manger
Laisse-le marcher et changer
Laisse le peuple tranquille, fous-lui la paix, vis ta vie, il vivra la sienne.
Bonne année 2016 au peuple
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