Togo : comment je suis devenu l’héritier de l’indépendance

Togo : comment je suis devenu l’héritier de l’indépendance

Mon drapeau, mon beau drapeau!
Mon drapeau, mon beau drapeau!

Ouf! J’ai pris une pause imméritée d’une dizaine de jours. Bon, si vous ne le saviez pas, je me prépare à fêter. Non, ce n’est pas mon anniversaire; je fête actuellement l’un des plus importants moments de l’histoire du Togo. Aujourd’hui , j’ai pleuré-nous, togolais, sommes très émotifs– j’ai ri, j’ai fait un trio spécial : manger, manger, manger ; enfin, tout combiné quoi !

C’est le jour de l’indépendance, le 27 Avril, Vive le TOGO !!!

Petite confidence, j’ai ma propre histoire rattachée à toutes ces années de commémoration de l’indépendance, et c’est tout ça que je fête aujourd’hui . Que des souvenirs !

Cette fête m’a accordé la liberté de m’asseoir sans crainte.

« Cette fête nous a permis de survivre pendant les périodes difficiles… de reprendre des forces  » : Éwoééé ! Voilà mes fesses qui parlent. Après tout, ce sont les premières concernées dans ce souvenir qui me plonge sans mon consentement dans l’enfance de l’école primaire : Quelle époque !!!

Le 27 Avril a toujours été très spéciale pour moi : C’était un répit de l’école, un temps pour reposer mes fesses, oui !mes chères petites fesses que le maître d’école prenait pour un   tam-tam…

Finalement, je réserve ce chapitre pour une autre fois .Mais sachez que si mon maître et son serviteur (le bâton)  nous  avaient suivi, mes fesses et moi, certainement qu’aujourd’hui, que je le veuille ou non, je serais Président de la République avant l’âge et mes fesses, elles, seraient couvertes de caleçons griffés Yves Saint-Laurent. Qui aime bien, châtie bien!

C’est aussi une époque où les seules choses qui m’intéressaient  sur un  calendrier, ce sont les jours fériés et leur positionnement .Le Jackpot, ce sont les week-ends prolongés, et les cadeaux chômés-payés  du feu-général.

27 Avril, c’est chacun son plan, chacun son profit, chacun sa gueule de bois, chacun ses maux de tête :

C’est par exemple, le jour où les Grand theft Auto-moto-porte-monnaie  maximisent leurs profits à la plage. Mon ami, le business d’abord; dans ce métier, le jour de fête est c’est l’horaire Temps plein.

C’est le jour où les filles sont cooool, le sourire au rendez-vous ; même quand tu trembles, tu peux leur adresser la parole sans qu’elles t’envoient au Pandémonium avec un seul juron.

C’est Noël en plein mois d’Avril.

Allez Trèves de bavardages, je n’ai plus 10 ans, et mes fesses sont émancipées depuis longtemps… et depuis que j’ai attrapé le microbe de l’optimismeça ne tue pas hein ! –  ma vision a changé, l’indépendance n’est plus une histoire d’enfant ou d’ingénu, c’est bien plus important.

Je dois une reconnaissance éternelle aux pères, mères, fils et filles, qui ont sacrifié leur temps, leur énergie et leur vie pour ce jour.

Je leur demande aussi pardon, car nous avons oublié que pour eux, Indépendance n’était pas juste un mot, une retraite au flambeau et un discours au journal de 20h.

Nous avons oublié qu’Indépendance ne veut pas dire : manger, boire, vomir et aller dormir.

Nous avons oublié que le 27 avril est le symbole d’une indépendance « retrouvée », parce que l’indépendance, mon ancêtre l’avait bien avant qu’un aventurier allemand nommé Nachtigal (paix à son âme) ne se perde sur une côte d’Afrique occidentale à bord de la   SMS MÖWE.

Togolais qu’avons-nous fait de cette indépendance? Qu’avons-nous fait de l’héritage qu’on nous a laissé ? Que voulons-nous faire de cette nation pleine de rêves et de courage ?

Bonne fête de l’indépendance à tous et à l’année pro…

Kèdèèè !!!

Étiquettes
Partagez

Commentaires