jeogo

Le peuple pour 2016

Le peuple
Le peuple

Le peuple

Tu le rencontres tous les jours

Tu l’insultes, lui craches dessus

Tu le tabasses de temps en temps

C’est lui qui t’élis, qui te réélis

Tu l’appelles tous les jours

Pour toi, c’est par sa volonté que tu es là, à occuper ce fauteuil que tu refuses de quitter.

C’est le même peuple que tu instrumentalises pour tes plans diaboliques

Le peuple, tu le fous en prison quand ça te chante

Tu le massacres à la machette ou au missile Tomahawk, à la bombe atomique ou à la Kalachnikov

Tu détruis sa terre, son désert et ses forêts

C’est lui que tu veux sauver par tes invasions

C’est le peuple que tes ventes et livraisons d’armes assassinent.

C’est en son nom que tu commets tes crimes

C’est aussi pour lui que tu prétends faire ton coup d’État.

Le peuple ne t’a rien demandé

Il ne t’a pas demandé de l’envoyer en exil ou de le transformer en réfugiés et en sans-abris

Il ne t’a pas demandé de détourner l’argent qui n’est pas à toi.

Il ne t’a pas demandé de construire un château pour le regarder de haut pendant qu’il croule  sous ses maisons en tôles

Il ne t’a pas demandé d’aller te balader dans Manhattan ou sur les Champs Élysées pendant qu’il essaie de survivre en recyclant de l’acier des dépotoirs

Il ne t’a pas demandé d’acheter des appartements et hôtels particuliers luxueux

Il ne t’a pas demandé de fusionner  ton compte bancaire à celui de l’État.

Sais-tu au moins que le peuple, c’est ton voisin que tu éclabousses quand ton convoi passe en trombe dans les rues ?

Sais-tu que les gens dont tu confisques la liberté sont le peuple ?

Sais-tu que ton peuple se meurt et c’est toi l’assassin ?

Sais-tu que malgré sa jeunesse, ton peuple à des rides ?

Sais-tu que ton peuple nait, grandit et meurt dans la pauvreté ?

Sais-tu que ton peuple croule sous l’épidémie du chômage ?

Sais-tu qu’il ne veut plus voir ta face de dinosaure ?

Sais-tu qu’il n’a plus rien à foutre de tes campagnes électorales à coût de milliards ?

Sais-tu que le peuple en a marre de ta guerre ?

Vas-tu enfin reconnaître qu’il est las de tes conquêtes ?

Vas-tu enfin ouvrir les yeux sur l’enfer de l’endettement ?

Juste le temps d’un instant, laisse le peuple en dehors de tes tripatouillages constitutionnels

Laisse-le respirer et apporte-lui un peu de réconfort

Laisse-le rêver et manger

Laisse-le marcher et changer

 Laisse le peuple tranquille, fous-lui la paix, vis ta vie, il vivra la sienne.

 Bonne année  2016 au peuple


Groto à la togolaise

Liste non exhaustive des  attributs du groto à la togolaise
Liste non exhaustive des attributs du groto à la togolaise

NB: le groto essaie de ne pas être un pédophile, il a juste au moins deux fois la vingtaine et le double de l’âge de ses chéries.

 Les temps sont durs à Lomé : chômage, vie chère, le prix de l’essence à la pompe qui monte… Résultat, les gens sont mécontents, et vous connaissez la suite.Mais, je peux vous assurer que nous prions toujours pour qu’on ne trouve pas de pétrole au Togo.

 Dans cet univers rectangulaire où chacun essaie de survivre avec ses moyens, une certaine catégorie de personnes tente quotidiennement d’atteindre le bonheur. C’est le GROTO. Rassasié à la maison, affamé dehors !

 Il part de chez lui le matin en disant à son épouse : « Chérie, ne m’attends pas trop pour dîner ».

« Encore? Ton patron-là ne sait pas que tu as une famille ? »

« Qu’est-ce que tu veux c’est le boulot ma chérie ; nous sommes sur un projet important ».

 Arrivé au boulot, il travaille bien sûr, mais trouve aussi le temps de passer quelques appels et d’envoyer des SMS codés à un certain Mr MESSAN. Un cellulaire dont madame ne connait pas l’existence. Le monde évolue, le groto aussi; il peut désormais crypter ses messages.

Il est aussi devenu très prudent parce que madame possède un pouvoir : elle sait craquer les mots de passe des téléphones et des adresses électroniques.

Avec des yeux plus puissants que tous les gadgets des CSI, elle peut aussi déceler le moindre indice, le moindre poil/cheveu étranger, le moindre battement inconnu, la moindre fatigue bizarre chez monsieur. Pour contrecarrer les compétences de madame dans le domaine de l’espionnage, ll possède sur Facebook, un compte fantôme, inconnu de madame, où il exerce sa liberté d’expression. Et surtout, il a un mot magique : GYM. C’est son Backup.

Monsieur affirme aussi qu’après le boulot, il se pourrait qu’il aille au Gym, la nouvelle importation togolaise pour perdre un peu de graisse :

«Tu y entres gros, tu en sors musclé ».

 L’excuse passe parce que le costume-cravate de Monsieur dissimule un ventre en progression irrésistible.

 Après le boulot, monsieur appelle Mr Messan : « retrouve-moi au rond-point ».Avec une paire de lunettes et une tête bien ronde qui lutte sans merci contre la calvitie, il part à l’aventure. Dans les rues de Lomé (surtout), c’est lui le parrain du secteur de la drague en live.

 Un groto, c’est comme James Bond, mais plus pacifique. Il possède comme lui des gadgets, et fait des choses à l’insu de M (madame).Pas moins de deux cellulaires dans les mains (iPhone et Samsung Galaxy) pour montrer son pacifisme dans la guerre que se livrent les deux géants, et aussi parce que dans ce milieu l’habit fait le moine et le matériel ouvre les cœurs. En plus, il y a des chéries pro iPhone ou anti Samsung et vice versa.Il ne joue pas à James Bond dans son quartier, c’est trop risqué.

 Quand le groto parle, on reconnait en lui un agent double et l’on prend des notes :

 Écoute ma chérie, si tu ne veux pas que madame, ma femme te déchiquette en petits morceaux, tu dois faire exactement ce que je te dis.

 Premièrement, quand je viens te rendre visite dans l’appartement que je paie pour toi, dis à tes voisins qui posent trop de questions que je suis ton oncle et appelle-moi tonton.

 Deuxièmement, pas de textos . Ne m’appelle pas non plus sauf en cas de force majeure. Sur mes téléphones, tu es Mr Messan. Moi je saurai te contacter via mon Facebook de l’ombre ou mon Cellulaire fantôme.

 Trois, ne va pas crier sur tous les toits que tu me connais bien. Maintenant que tu sais que je suis marié, écoute bien : madame ma femme est très gentille de nature, mais, par pitié, c’est une lionne qu’il ne faut pas mettre en colère.

 Quatre, ne me demande pas de quitter ma femme pour toi, c’est elle qui m’a épousé et non le contraire.

 Cinquièmement, si tu ne veux pas que ma femme me fasse la peau, si l’on se croise à l’église, on ne se connait pas, on ne se parle pas.

 Six, je ne veux pas te voir avec des frères et des cousins fabriqués; car on dit chez nous que la confiance n’exclut pas le contrôle.

 Le groto n’a pas besoin d’Ashley Madison pour faire ses choses. Il travaille sur le terrain, à l’ancienne et a de puissants arguments. Il connait ses atouts et est conscient de la vulnérabilité des autres; donc il ne perd pas son temps à la drague :

 Si tu m’aides à rajeunir, je te prends en charge

 Si tu prends bien soin de moi, je t’ouvrirai une boutique au grand marché avec assurances incendie.

 Si tu es gentille avec moi, je paierai tes études de BTS.

 C’est donnant donnant, tu me donnes, je te donne, chérie-coco.

 Avec un peu de chance, je tu seras mon deuxième bureau.

 C’est ça la vie d’un homme, d’un groto à la togolaise. Toujours à la recherche du bonheur, toujours à l’affût des chéries, toujours en mode James bond et Travail tard au bureau.

 Avec lui, c’est Noël toutes les semaines, parce que tonton Noël est généreux avec ses chéries et en tout temps.

Un agent secret de classe internationale à la recherche de l’espionne qui l’aimera

Un homme prêt à satisfaire aux besoins et réaliser les rêves des autres.

Dans cette guéguerre pour le bonheur, le groto ne fait pas de quartiers.

Si vous le croisez, jeunes femmes, FUIEZ ! Jeunes hommes PRIEZ !


Togo: F. Hollande, pourquoi tu n’es pas venu chez nous ?

 

François Hollande et Tonton Boni Yayi( le loué) à Paris. Photo: AFP PHOTO / POOL / THIBAULT CAMUS ( via RFI)

Depuis que j’ai appris par mes sources que François Hollande s’apprêtait à entamer une tournée en Afrique, je me suis dit, sourire aux lèvres que cette fois serait la bonne. Il viendra nous rendre visite, il nous serrera la main, on le verra à Lomé au Togo. J’imaginais des communiqués de la TVT et de Radio Lomé annonçant , la visite du « Frère et ami », et insistant qu’il mérite l’attention de toute la nation.

J’imaginais François-président, descendre de « son oiseau de fer », avec madame, belle et souriante, à l’aéroport international du « Père de la nation »; je l’imaginais prendre les gerbes de fleurs de bienvenue; je l’imaginais le regard surpris devant les majorettes et les haies de fans représentant toutes les couches sociales de la nation, ressuscitées pour l’occasion.

Nos rues, boulevards et grands carrefours magnifiquement  nettoyés ; les grands sorciers et marabout du pays auraient pour une fois travaillé en symbiose pour suspendre les dernières pluies du mois de juillet; j’imaginais le drapeau français flotter sur le palais des congrès. J’ai même poussé mes illusions si loin que j’ai imaginé François-président sur une moto 125 (pas un scooter) sillonnant clandestinement Lomé la nuit, avec moi comme guide. Croyez-moi, j’aurais fait volontiers le voyage express Canada-Paris-Lomé juste pour ça.

Mais malheureusement, les illusions portent bien leur nom: elles ne se réalisent jamais. François-président n’est pas venu. Il a préféré aller ailleurs.

Pourquoi François-président, tu nous évites ? Pourquoi tu ne viens pas en tournée à Lomé ?

Tu vois François-président, tu aurais pu être la star à Lomé, même devant Adébayor ; on t’aurait tout donné.

Si c’est pour éviter d’apporter ton soutien à l’homme de l’émergence, pouvons-nous te comprendre ? Oui!

On t’aurait laissé nous sermonner au nom de la démocratie; on t’aurait laissé dire ce que tu veux, sans t’intimider ou te menacer avec nos forces armées et notre agence nationale de renseignement.

On t’a entendu louer notre voisin de l’est, le Bénin -avec tonton Boni– et sermonner de loin les autres (Tonton Pierre du Burundi par exemple).

Nous aurions espéré t’entendre chez Papi Eduardo en Angola, mais nous te comprenons, il faut aussi faire les choses au nom de l’économie. En ce temps de crise, il vaut mieux éviter de contrarier le Papi Eduardo. Pour la France, ton cheval de bataille est l’emploi. Angola-gate, paix à ton âme.

Parlant d’économie, on aurait pu aussi te donner des contrats au Togo; pour toi, on aurait fait  attendre les chinois, on t’aurait donné la priorité au nom de l’économie. Les patrons de sociétés françaises auraient pu être choyés, comme Bolloré, car nous avons aussi des chantiers. Nous sommes aussi – il parait- en croissance, et, au nom de la France, tu peux aussi avoir confiance – à tes risques et périls- en l’avenir économique du Royaume Togo.

Même le Cameroun t’a vu, avec Grand-papa Paul et il parait que vous avez parlé du grand Héros Ruben Um Nyobe. Notre « père de la nation », aussi un recordman de longévité aurait souri dans sa tombe en te voyant assis dans les fauteuils cossus du palais du « Roi » Paul. À Lomé, tu aurais pu aussi essayer les canapés de notre nouveau palais présidentiel, et en profiter pour  dire à l’homme « FAURE « de l’émergence togolaise, premier fils de la nation, que les petits togolais ne veulent pas, par pitié, vieillir avec lui.

Comme tu n’as pas pu aller sermonner personnellement tonton Joseph (ou bien l’économie a eu la priorité en RDC ?), nous espérons quand même que tu lui glisseras quelques noms, par téléphone. Au nom des droits humains, qu’il laisse sortir les jeunes du mouvement « Filimbi » et leurs amis.

Espérons aussi que tu pourras causer aussi par téléphone au gentil grand-tonton Dénis du Congo; ce n’est pas mal du tout, tous ses mandats; son peuple n’a pas besoin de nouveaux troubles. Nous savons que la francophonie est déjà prise mais peut-être que tu pourrais lui proposer un poste de président de la secrétaire générale de la Francophonie ? Tout le monde n’est pas Tonton Blaise du Burkina Faso.

Au nom de la lutte contre Boko Haram, pourquoi l’oncle Idriss ne n’a pas vu à Ndjamena ?

En tout cas François-président, j’ai été déçu de ce rendez-vous manqué, mais je continuerai à te soutenir pour un nouveau mandat, à te parler de démocratie et de droits humains au Togo et en Afrique.

Je suis content que le fétiche togolais a bien marché pour régler un peu  ton problème d’impopularité en France.

La prochaine fois, tu pourras venir nous voir.

Ton fan de toujours, Jeogo .

Kèdèèè !

 

 

 

 

 

 

 


Togo: Sauvons Adébayor !

Adébayor, le soldat au garde à vous. Crédit : www.dailymail.com

Adébayor, le soldat au garde à vous.
Cr: www.dailymail.com

 

 

Qui sont Messi, Ronaldo et les autres? Dans le cœur de la nation, tu as le monopole.  

Il était une fois un pays, il était une fois une nation. Les deux n’existaient presque pas sur la carte du monde, quand un jour, un seul homme, un seul nom…. Non, je m’embrouille, ça va trop loin; changeons de formule.

 Qui est la seule et unique star de tout un pays ?

Quel soldat en crampons se met au garde- à-vous pour tout un stade, pour toute une nation ?

Qui, via YouTube, a soutenu son président durant la campagne présidentielle de 2015, ouvrant la voie de tout un peuple vers une nouvelle illusion?

Qui grâce au pouvoir de la parité, est le premier milliardaire en francs CFA d’un pays?

Qui possède les longues jambes les plus populaires d’un pays ?

Qui peut concurrencer ouvertement le « Fauremidable » président sans que les gendarmes lui rendent une visite ?

Qui possède une « Hacienda » dans les environs du quartier Djidjolé à Lomé ?

Qui est le meilleur ami de tout le monde, le chéri de toutes, le frère de tous, l’oncle de tous, le cousin de tous, le voisin de tous ?

Qui depuis quelques semaines, via Facebook, lance des S.O.S ?

Voilà que je dépasse encore les bornes, nous ne sommes pas dans questions pour un …

Reprenons.

Je reçois  ces derniers temps toutes sortes de coup de fils, de texto que je résumerai brièvement en ces mots : « Eh ! Frangin, ton ami- là, Sheyi, qu’est ce qui se passe encore avec lui mah ? »

– Moi : «  Adé ? Qu’est-ce qu’il a ? Heu! Il est un peu déprimé … »

– « Déprimé ??? Comment ça ? Avec tout l’argent qu’il a ? »

– Moi : « Heu ! Chez nous à Lomé, l’argent ne fais pas toujours le bonheur »

Précision : Sheyi, Adé, Adébayor, désignent la même personne, la même star. Emmanuel, c’est pour faciliter la tâche aux Yovos qui maltraitent nos nom et prénoms; donc ce prénom ne circule pas sur nos lèvres togolaises !!!

Pourquoi, je suis devenu malgré moi, chargé des relations publiques d’Adébayor ? Pourquoi suis-je coincé dans des interrogations qui pleuvent depuis quelques semaines ? Je répondrai sans rentrer dans les détails qu’être l’ami personnel autoproclamé d’une star peut procurer des avantages magnifiques. En quête de popularité dans les masses ? La solution est simple mes chers, faites de vous l’ami d’une star et vous verrez…

Mais est-ce vrai ? En tant que chargé des relations publiques, je ne répondrai pas à cette question, parce que l’heure est grave, et il faut nous mobiliser. Rester silencieux quand mon intérêt, l ‘intérêt de la nation est en jeu, n’est pas un manque de patriotisme? Ignorer les alertes, lorsque leur niveau est inquiétant, que penserait-on de moi? Laisser notre représentant seul dans cette épreuve?

Tout ça parce que des commentaires de ce genre apparaissent dans les médias du monde, notamment sur RFI : « Le Togolais Emmanuel Adebayor, star du football africain, a publié une longue liste de griefs envers sa propre famille, ce 5 mai 2015 sur sa page Facebook. L’attaquant de 31 ans vit une saison difficile avec Tottenham, en Angleterre. »

Pourquoi ? Comment ? Que se passe-t-il avec la star pour nous offrir une série Facebook- reality de sa famille ? Même tout cela n’est pas un scoop pour la nation.

Comme il n’y a pas d’histoires sans rumeurs à Lomé, il paraît, qu’un féticheur pro- alternance aurait pris très mal le fameux soutien d’Adé à son président et donc comme représailles à l’agression contre ses prédictions de changement, il aurait envoyé un gris-gris. Quelqu’un d’aussi blindé qu’Adé a pu tomber dans ce panneau?

Vrai? Faux? Vous ne le saurez pas. Je peux vous assurer une seule chose; notre star a besoin du soutien de tous. Laissez-moi  aussi vous dire.

Adé nous a montré par ses exploits et déboires qu’ « impossible n’est pas togolais », qu’on pouvait venir de quartiers à la togolaise et aller un jour baisser la main d’Élisabeth II.

Avec Adé, nous sommes des héros et avons des Euros, Livres sterling et dollars.

Avec Adé, nous avons survécus à Cabinda; nous avons envoyé des gros jurons en direction d’Issa Hayatou.

Avec Adé, nous sommes allés au mondial 2006, nous avons fait la grève légitime des primes.

Avec Adé, nous quitterons peut être Tottenham; Tant pis pour ce club.

Avec Adé, nous changeons de coiffure : s’il est afro, nous sommes afros, s’il est Rasta, nous sommes Rasta. En plus, grâce à lui, le secteur de la coiffure ne se porte pas trop mal.

Adé, je ne peux, nous ne pouvons te proposer un fétiche pour régler ton problème; la famille c’est sacrée.

Fais le ménage dans la famille si tu veux, tu en es le capitaine. Mais n’oublie pas, c’est cela la famille à la togolaise. Elle a aussi des défauts; elle pousse des jurons dans ta direction, veux te contrôler (y compris  ton argent); mais au commencement, elle était là, contrairement aux fourmis arrivistes attirées par l’odeur de tes livres sterling.

N’écris surtout pas ta biographie, laisse-nous raconter ton histoire; permets-nous de faire ta biographie en mille et une versions différentes.

Ne te suicide pas! Pardon! Pitié!  Je, nous, le pays ne supportera pas de perdre un fils de la nation .S’il le faut, toute la nation jeûnera pour t’aider à traverser cette période.

Ne t’arrête pas. Je répète, n’arrête pas de nous envoyer des S.O.S sur Facebook. Quand RFI et les autres parlent de toi, ils parlent de nous aussi, de la nation. Continue de porter le drapeau du pays vers le haut ou vers le bas.

Ta carrière n’est pas terminée; les business et les soutiens politiques peuvent attendre. Retourne plutôt jouer au football, car lorsque tu apparais sur un terrain, sur un écran, c’est la nation qui se faufile agréablement sur la carte du monde.

Continue de faire rêver les petits de nos quartiers; qu’ils voient que leur destin ne s’arrête pas dans la galère.

Tes bombardements sur Internet ont quelque chose de bon. Peut-être, le remède à l’amnésie dans laquelle toute la nation est en train de plonger. Mais ça, c’est une autre histoire.

Kèdèèe !!!

Ps : La nation te soutient et te soutiendra. Toi seulement (ton président non compris, parce qu’il refuse de nous laisser aller vers l’émergence sans lui).


Le chômage à la togolaise

Déjà à l'université, on s'entraine pour affronter la galère du chômage
Déjà à l’université, on s’entraîne pour affronter la galère du chômage

 «Eh ! Toi là-bas, oui toi, chômage… laisse-nous tranquille !»

 Tu te réveilles le matin, tu fais ta prière (à qui tu veux), et tu sors de la maison pour commencer ton pèlerinage. Tu ne prends pas de taxi, ni de zemidjan, et surtout pas l’autobus Sotral (tu n’as pas envie de t’asphyxier dans cette jungle ambulante de gens prêts à t’arracher la tête pour trouver une place  » debout sur un pied  » (on peut des fois y expérimenter partiellement l’état d’être siamois).

Tu prends donc la vielle méthode, «la Johnny Walker»,  en attendant de faire réparer ta bicyclette : direction : centre-ville. Mais un petit arrêt s’impose, parce qu’il te faut ta potion magique pour faire l’aller du pèlerinage sans t’évanouir.

Tu t’arrêtes donc chez madame Lonlonno. Dans le coin, on la surnomme « Panoramix». Sa potion, la bouillie « Akassan » a du succès.

En te voyant arriver, la bonne dame assise derrière la marmite remplie de potion bouillante dit : « Mon fils, ça va ? Viens viens, tu n’as pas besoin de faire la queue comme tout le monde. Allez prends ça, elle te donne un bol plein de bouillie dans la main. Puis elle ajoute avec un sourire :  « Aujourd’hui, c’est double ration pour toi, juste pour toi, gratuit, ça va booster ton énergie, tu en as besoin ».

Tu remercies madame Lonlonno, et tu vas t’asseoir. Pendant que tu avales ta bouillie bien chaude, tu jettes un coup d’œil aux alentours, parmi les clients qui utilisent la même technique de «soufflage» pour dompter la potion «volcanique».

Quelques-uns parmi eux ont sans doute ton âge, mais on est plus vraiment dans la même catégorie ; toi tu es en pleine carrière de chômeur (temps plein), eux sont chômeurs à temps partiel et entrepreneurs l’autre partie du temps. Ils sont dans le business des deux roues, celui des taxis motos pris en bail chez un investisseur.

«Trois ou quatre années d’études supérieures pour finir sur une moto», mais au moins, tu fais quelque chose de ta vie en attendant.

Il faut être têtu comme une chèvre affamée

Le chômage enlève progressivement le brin d’espoir mais te fait avoir des mamans supplémentaires. Ah ! La femme togolaise, un cadeau du ciel, elle t’adopte sans problème.

 «Ewuuuuéééé! » s’écrit, madame Lonlonno (comme toute Togolaise digne de ce nom, elle sait exprimer son dépit dans un cri) «… Togooooo!  Que fais-tu de tes enfants maaa !? Nos jeunes souffrent hein ! Bonne chance mon fils hein, ça va aller hein, du courage ».

Ainsi, en montant sur le siège arrière du zed réquisitionné par madame Lonlonno pour toi, tu cries en laissant ton microbe de l’optimisme s’exprimer : « Quand, je serai PDG de Togo Telecom, je vous achèterai une villa à Togo 2000 ».

«EEh!amiiih! Vous entendez ça ? bientôt, je vais déménager dans les beaux quartiers », s’exclame avec joie la dame à la suite de ta déclaration publique.

Tu es en route, et tu pries pour que la journée qui commence soit décisive. Tu supplies aussi le zed d’aller doucement, tu ne veux pas crever avant de devenir PDG et de tenir ta promesse solennelle.

C’est comme ça que la journée commence, pleine d’optimisme, de potions magique,s de promesse future. Dans son milieu, on te voit déposer des CV confiés au Bon Dieu et à tes ancêtres; une petite promenade sur la plage pour laisser ton esprit s’évader loin de tout et regarder ton ombre tenter de se laisser avaler par la mer.

À la fin de la journée, on te voit revenir à la maison en longeant les murs. Tu repasses comme d’habitude par la bicoque de la mère adoptive que le chômage t’a trouvée; mais elle n’est plus là; sa journée aussi est finie, mais elle est certainement dans une église du coin en train de prier pour toi, pour sa villa, et pour le pays.

C’est ça le parcours d’un chômeur au Togo, une période qui te fait vieillir. Pour y survivre, il faut être têtu comme une chèvre affamée.

Un parcours digne des 12 travaux d’Astérix

Un parcours qui te fait changer de camp : d’abord « Dieu », ensuite « je ne crois plus en rien, sinon pourquoi me laisse-t-il souffrir comme ça ? » Enfin « Dieu est grand, il m’a fait trouver du travail ».

Un parcours jonché de mines style : « Tu veux épouser ma fille hein ? Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? Heuuu! En fait, je suis à la recherche… »

« Ahhh! Ma fille veut épouser un recherchiste… vous allez vivre de quoi ? L’amour ne remplit pas le ventre hein ! »Bref, tes tentatives d’accouplement sont difficiles. Personne ne veut t’accorder la permission d’épouser sa fille. Le temps que tu fasses ton Téléthon pour remplir les conditions non négociables de la dote, c’est too late ! l’amour… n’attend pas le chômeur.

Le chômage est un virus qui menace la survie des jeunes Togolais. Il arrive sans s’annoncer et te met sur la liste des personnes en voie de disparition.

Un virus qui vous oblige à utiliser les gros moyens : la potion magique.

Un virus qui contamine tout dans votre vie.

Un virus devant lequel le fameux « sérum-ANP E» du gouvernement tremble.

Un virus qui prend en otage l’avenir de la jeunesse togolaise.

Dans ton chômage à la togolaise, tu te poses aussi ces questions : « Pourquoi, dois-je nécessairement avoir besoin de papa, tonton ou tata “bras longs” pour trouver du travail ? Pourquoi dois-je finir premier de classe ? Les premiers, venez travailler, les deuxièmes attendez votre tour, c’est cela ? »

L’un des éléments de la devise éternelle de notre pays est : Travail.

Travailler dur pour faire avancer le pays, mais aussi je le crois, avoir du travail, avoir la chance d’accomplir quelque chose. Nous en sommes loin, très loin.

Je vous l’affirme, le jour où ce virus arrêtera d’ouvrir la terre sous nos pieds, ce pays se mettra véritablement sur la voie de l’émergence que nous vendent nos gouvernants.

Kèdèèe!!!


Boko Haram : gros jurons de Maiduguri

Maiduguri, vue du Google occidental
Maiduguri, vue du Google occidental

Il y a quelques semaines, j’ai été témoin d’un miracle; j’ai vu Maiduguri, là où tout a commencé, apparaître sur une carte du monde.Elle est apparue subitement sur un écran dans une station de métro « occidental ».C’était un Maiduguri sans Shékau ,sa barbe qui gratte et son écran occidental, sans Jonathan « Bonnechance » et son sourire.Mais un Maiduguri avec moi en plein milieu.Et au lieu de verser des larmes de crocodiles, mon seul réflexe devant cette ville meurtrie et symbole d’une tragédie qu’on a laissé pourrir fut un juron, un gros juron originaire de Maiduguri .

Je me suis demandé quelle serait la réaction de Yusuf Mohamed là où il est ,face à ce qu’il a crée et qui provoque des souffrances à ses propres concitoyens, et des migraines à l’UA et au monde.Lui, jeune nigérian qui partit chercher l’inspiration de ce qu’il voulait faire dans la vie.Il prit donc la route, regardant la direction de sa foi, sur le chemin de son destin, qu’il ne savait pas encore tragique.Yusuf débarqua donc en Arabie saoudite pour un pèlerinage particulier.

Quelques temps après, le jeune Yusuf revint dans son Nigeria natal par la petite porte.Mais il était différent, et dégageait quelque chose d’indescriptible.À Maiduguri, Yusuf commença la mission pour laquelle il était revenu : transformer le Nigéria, avec ou contre son gré, car pour lui, son pays n’était pas tourné vers la bonne direction.

Plus question pour les petits nigérians d’aller se poudrer les visages de craies, apprendre one, two, three… et les A, B,C,D….Non à l’éducation exportée par les blancs :Tous à l’école coranique.

Pourtant , Yusuf, qui sans doute avait perdu le sens de la réalité, a oublié qu’à la fois l’éducation et les méthodes qu’il voulait imposées et celles qui ont été exportées par le colon des décennies plus tôt, n’avaient rien d’authentiquement nigériane.

Malheureusement « Boko Haram«  est né.

Personne ne prenait au sérieux ce qu’on appelait « secte« .Puis un jour poussiéreux de juillet 2009, Maiduguri connut le pire : des cadavres par ci ,des blessés par là.Dans cet amas de cadavres , gisait aussi Yusuf, zigouillé par les forces nigérianes.Mais ça, c’était au temps de Yar’adua, parce que celui de « Bonnechance » va venir en 2010.

Cela a fait du bruit, et les médias en ont parlé.Le Nigeria, quant à lui, pensait en avoir fini.Tout le monde a donc réinstallé son miroir d’illusion.

Mais comme le diable est dans les détails, Boko Haram a su renaître de ses cendres, grâce à une main invisible qui chie et lance du « Money money« . Ce « money money«  invisible a fini par trouver la main de Shekau qui aime passer à la TV.Même s’il veut éradiquer l’éducation occidentale, ce dernier aime l’écran « Boko ».Il adore se filmer dans sa petite brousse du nord nigérian.Peut-être que dans une autre vie , il a été présentateur à la Télé ou acteur défilant fièrement sur les tapis vert de Nollywood et rouge d’ Hollywood.

Pendant ce temps, son excellence Jonathan « Bonnechance » célébrait somptueusement le mariage de sa « daughter » avec notamment des Iphones plaqués or.Après tout,cela n’arrive qu’une fois dans la vie; les pannes électriques , délestages , Lagos qui aime jouer à son festival préféré de groupes électrogènes, toutes ces choses-là par contre ,peuvent durer éternellement.

Shékau , se plaît de plus en plus devant la caméra .Pourtant il n’a pas l’attention qu’il voudrait; il a zigouillé des jeunes étudiants dans des écoles et internats mais , quelque chose coince : on ne parle pas de lui.

C’est à ce moment que la main invisible lui rend visite dans son sommeil pour lui montrer la voix de la célébrité mondiale.Ainsi vint l’épopée « Bring back our girls » avec sa Twittomanie et sa Facebookfolie ;ses gens célèbres qui se prennent en photo avec une pancarte;des politiciens qui passent à la Télé hurler et promettre; des associations qui sortent de terre;Tout le monde a voulu montrer sa solidarité.

Avec son gros coup maléfique, Shékau qui aime tant les écrans, a finalement réussi à faire le tour du monde en quelques jours sans sortir sa barbe qui le gratte de plus en plus.Le Nigeria ne lui suffit plus.

« il faut voir grand » lui dit la main invisible.

Jonathan »Bonnechance », lui, n’est pas content , il désapprouve ce genre de publicité.Même si c’est gratuit,l’image de son pays en pâtit.Il est furieux.Comment des illuminés ont-ils fait pour enlever des centaines de jeunes filles sans laisser de trace?

Devant, les parents des filles, des coups de fils, des gens célèbres qui lui rendent visite, « Bonnechance » comme un fin politicien, rassure et promet .

Malheureusement , « Boko haram«  continue sa résistible ascension…

Aux dernières nouvelles,Shékau continue sa carrière de terroriste devant la caméra occidentale. Jonathan « Bonnechance » est en pleine campagne (avec son arme fatale : son sourire qui apporte la chance) pour assurer son chaud fauteuil de président. Yusuf, lui, continue son voyage sous nos pieds.De nouveaux acteurs sont apparus : l’UA qui aime les bons discours et les gros mots, le Cameroun et son roi lion qui finalement a commencé par rugir face à la menace, et les autres…

Mon histoire  de jurons de Maiduguri ne s’arrête certainement pas là.Qui vivra verra.

Kèdéèè!!!


Togo : comment je suis devenu l’héritier de l’indépendance

Mon drapeau, mon beau drapeau!
Mon drapeau, mon beau drapeau!

Ouf! J’ai pris une pause imméritée d’une dizaine de jours. Bon, si vous ne le saviez pas, je me prépare à fêter. Non, ce n’est pas mon anniversaire; je fête actuellement l’un des plus importants moments de l’histoire du Togo. Aujourd’hui , j’ai pleuré-nous, togolais, sommes très émotifs– j’ai ri, j’ai fait un trio spécial : manger, manger, manger ; enfin, tout combiné quoi !

C’est le jour de l’indépendance, le 27 Avril, Vive le TOGO !!!

Petite confidence, j’ai ma propre histoire rattachée à toutes ces années de commémoration de l’indépendance, et c’est tout ça que je fête aujourd’hui . Que des souvenirs !

Cette fête m’a accordé la liberté de m’asseoir sans crainte.

« Cette fête nous a permis de survivre pendant les périodes difficiles… de reprendre des forces  » : Éwoééé ! Voilà mes fesses qui parlent. Après tout, ce sont les premières concernées dans ce souvenir qui me plonge sans mon consentement dans l’enfance de l’école primaire : Quelle époque !!!

Le 27 Avril a toujours été très spéciale pour moi : C’était un répit de l’école, un temps pour reposer mes fesses, oui !mes chères petites fesses que le maître d’école prenait pour un   tam-tam…

Finalement, je réserve ce chapitre pour une autre fois .Mais sachez que si mon maître et son serviteur (le bâton)  nous  avaient suivi, mes fesses et moi, certainement qu’aujourd’hui, que je le veuille ou non, je serais Président de la République avant l’âge et mes fesses, elles, seraient couvertes de caleçons griffés Yves Saint-Laurent. Qui aime bien, châtie bien!

C’est aussi une époque où les seules choses qui m’intéressaient  sur un  calendrier, ce sont les jours fériés et leur positionnement .Le Jackpot, ce sont les week-ends prolongés, et les cadeaux chômés-payés  du feu-général.

27 Avril, c’est chacun son plan, chacun son profit, chacun sa gueule de bois, chacun ses maux de tête :

C’est par exemple, le jour où les Grand theft Auto-moto-porte-monnaie  maximisent leurs profits à la plage. Mon ami, le business d’abord; dans ce métier, le jour de fête est c’est l’horaire Temps plein.

C’est le jour où les filles sont cooool, le sourire au rendez-vous ; même quand tu trembles, tu peux leur adresser la parole sans qu’elles t’envoient au Pandémonium avec un seul juron.

C’est Noël en plein mois d’Avril.

Allez Trèves de bavardages, je n’ai plus 10 ans, et mes fesses sont émancipées depuis longtemps… et depuis que j’ai attrapé le microbe de l’optimismeça ne tue pas hein ! –  ma vision a changé, l’indépendance n’est plus une histoire d’enfant ou d’ingénu, c’est bien plus important.

Je dois une reconnaissance éternelle aux pères, mères, fils et filles, qui ont sacrifié leur temps, leur énergie et leur vie pour ce jour.

Je leur demande aussi pardon, car nous avons oublié que pour eux, Indépendance n’était pas juste un mot, une retraite au flambeau et un discours au journal de 20h.

Nous avons oublié qu’Indépendance ne veut pas dire : manger, boire, vomir et aller dormir.

Nous avons oublié que le 27 avril est le symbole d’une indépendance « retrouvée », parce que l’indépendance, mon ancêtre l’avait bien avant qu’un aventurier allemand nommé Nachtigal (paix à son âme) ne se perde sur une côte d’Afrique occidentale à bord de la   SMS MÖWE.

Togolais qu’avons-nous fait de cette indépendance? Qu’avons-nous fait de l’héritage qu’on nous a laissé ? Que voulons-nous faire de cette nation pleine de rêves et de courage ?

Bonne fête de l’indépendance à tous et à l’année pro…

Kèdèèè !!!