Togo: F. Hollande, pourquoi tu n’es pas venu chez nous ?

Togo: F. Hollande, pourquoi tu n’es pas venu chez nous ?

 

François Hollande et Tonton Boni Yayi( le loué) à Paris. Photo: AFP PHOTO / POOL / THIBAULT CAMUS ( via RFI)

Depuis que j’ai appris par mes sources que François Hollande s’apprêtait à entamer une tournée en Afrique, je me suis dit, sourire aux lèvres que cette fois serait la bonne. Il viendra nous rendre visite, il nous serrera la main, on le verra à Lomé au Togo. J’imaginais des communiqués de la TVT et de Radio Lomé annonçant , la visite du « Frère et ami », et insistant qu’il mérite l’attention de toute la nation.

J’imaginais François-président, descendre de « son oiseau de fer », avec madame, belle et souriante, à l’aéroport international du « Père de la nation »; je l’imaginais prendre les gerbes de fleurs de bienvenue; je l’imaginais le regard surpris devant les majorettes et les haies de fans représentant toutes les couches sociales de la nation, ressuscitées pour l’occasion.

Nos rues, boulevards et grands carrefours magnifiquement  nettoyés ; les grands sorciers et marabout du pays auraient pour une fois travaillé en symbiose pour suspendre les dernières pluies du mois de juillet; j’imaginais le drapeau français flotter sur le palais des congrès. J’ai même poussé mes illusions si loin que j’ai imaginé François-président sur une moto 125 (pas un scooter) sillonnant clandestinement Lomé la nuit, avec moi comme guide. Croyez-moi, j’aurais fait volontiers le voyage express Canada-Paris-Lomé juste pour ça.

Mais malheureusement, les illusions portent bien leur nom: elles ne se réalisent jamais. François-président n’est pas venu. Il a préféré aller ailleurs.

Pourquoi François-président, tu nous évites ? Pourquoi tu ne viens pas en tournée à Lomé ?

Tu vois François-président, tu aurais pu être la star à Lomé, même devant Adébayor ; on t’aurait tout donné.

Si c’est pour éviter d’apporter ton soutien à l’homme de l’émergence, pouvons-nous te comprendre ? Oui!

On t’aurait laissé nous sermonner au nom de la démocratie; on t’aurait laissé dire ce que tu veux, sans t’intimider ou te menacer avec nos forces armées et notre agence nationale de renseignement.

On t’a entendu louer notre voisin de l’est, le Bénin -avec tonton Boni– et sermonner de loin les autres (Tonton Pierre du Burundi par exemple).

Nous aurions espéré t’entendre chez Papi Eduardo en Angola, mais nous te comprenons, il faut aussi faire les choses au nom de l’économie. En ce temps de crise, il vaut mieux éviter de contrarier le Papi Eduardo. Pour la France, ton cheval de bataille est l’emploi. Angola-gate, paix à ton âme.

Parlant d’économie, on aurait pu aussi te donner des contrats au Togo; pour toi, on aurait fait  attendre les chinois, on t’aurait donné la priorité au nom de l’économie. Les patrons de sociétés françaises auraient pu être choyés, comme Bolloré, car nous avons aussi des chantiers. Nous sommes aussi – il parait- en croissance, et, au nom de la France, tu peux aussi avoir confiance – à tes risques et périls- en l’avenir économique du Royaume Togo.

Même le Cameroun t’a vu, avec Grand-papa Paul et il parait que vous avez parlé du grand Héros Ruben Um Nyobe. Notre « père de la nation », aussi un recordman de longévité aurait souri dans sa tombe en te voyant assis dans les fauteuils cossus du palais du « Roi » Paul. À Lomé, tu aurais pu aussi essayer les canapés de notre nouveau palais présidentiel, et en profiter pour  dire à l’homme « FAURE « de l’émergence togolaise, premier fils de la nation, que les petits togolais ne veulent pas, par pitié, vieillir avec lui.

Comme tu n’as pas pu aller sermonner personnellement tonton Joseph (ou bien l’économie a eu la priorité en RDC ?), nous espérons quand même que tu lui glisseras quelques noms, par téléphone. Au nom des droits humains, qu’il laisse sortir les jeunes du mouvement « Filimbi » et leurs amis.

Espérons aussi que tu pourras causer aussi par téléphone au gentil grand-tonton Dénis du Congo; ce n’est pas mal du tout, tous ses mandats; son peuple n’a pas besoin de nouveaux troubles. Nous savons que la francophonie est déjà prise mais peut-être que tu pourrais lui proposer un poste de président de la secrétaire générale de la Francophonie ? Tout le monde n’est pas Tonton Blaise du Burkina Faso.

Au nom de la lutte contre Boko Haram, pourquoi l’oncle Idriss ne n’a pas vu à Ndjamena ?

En tout cas François-président, j’ai été déçu de ce rendez-vous manqué, mais je continuerai à te soutenir pour un nouveau mandat, à te parler de démocratie et de droits humains au Togo et en Afrique.

Je suis content que le fétiche togolais a bien marché pour régler un peu  ton problème d’impopularité en France.

La prochaine fois, tu pourras venir nous voir.

Ton fan de toujours, Jeogo .

Kèdèèè !

 

 

 

 

 

 

 

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