Francophonie : Le français au Québec;ce que j’en sais !
Les pays francophones ne se partagent pas le même accent. Ainsi, un togolais n’a pas le même accent qu’un ivoirien ; l’accent d’un malgache n’est pas identique à celui d’un congolais, ni celui d’un français de France d’un belge, d’un québécois. Même au sein du territoire français, le toulousain et le breton ne parlent pas de la même façon.
En Afrique, notre accent est influencé par notre langue maternelle. Et d’où qu’on vienne cette francophonie est riche d’accent et de mots qui diffèrent d’un continent à l’autre, d’un pays à l’autre.
Le Québec, province du Canada, et bastion de la francophonie dans une Amérique du Nord hyper-anglophone, est un exemple de ce français multi facettes.
Un ami raconte : « Avant d’arriver au Québec, je n’avais jamais entendu qu’on me réponde ̎Bienvenue ̎ lorsque j’adresse un remerciement ; je m’attends plutôt à un ̎ je vous en prie ̎ ou ̎ pas de quoi ̎.»
Mon ami québécois n’avait de cesse de me parler de sa blonde.Le jour où je la rencontre enfin, je lui demandai : «dis-donc, ce n’est pas la blonde dont tu m’as parlée, car cette fille est plutôt brune». Un peu moqueur, il répliqua : « ici, le mot fait le plus souvent référence à nos petites amies, nos femmes et non à la couleur des cheveux. Et elles utilisent le mot ̎ Chum ̎ pour parler de nous».
Une africaine arrivée récemment au Québec, et qu’on envoya au dépanneur du coin , s’est étonnée après avoir passé près d’une heure à chercher un atelier de mécanique , qu’on lui montre ce que nous appelons magasin d’alimentation générale, boutique etc…
Les petites histoires caractéristiques de ce petit ̎ choc linguistique ̎ sont légions.
Le français parlé et écrit au Québec est « truffé d’intonations, de tournures et significations qui leur sont caractéristiques »; certains mots sont des anglicismes. Et il en est de ces phrases, expressions et mots utilisés dans mes conversations de tous les jours comme celles-ci :
(Niaises-moé pas : ne joue pas avec mes nerf) ;(ma job : mon job, mon travail);
(je m’en câlisse : je m’en fout) ;(c’est platte : c’est ennuyeux, fastidieux, nul) ;
(il fait fret : il fait froid)…
Au Québec, le français n’est pas qu’une question de langue, c’est la question par excellence, c’est une question de reconnaissance, une question d’identité.
Ils ont toute une série de lois pour protéger le français, notamment la fameuse Loi 101 ; des citoyens manifestent pour dénoncer les boutiques et magasins qui n’ont pas d’affichage en français. Ici, le fait qu’un haut dirigeant d’une des plus grandes compagnies québécoises soit ̎ unilingue anglophone ̎ suscite une véritable tôlée. Et avoir un entraineur pour ̎ les Canadien de Montréal ̎ (club de Hockey sur glace) qui ne parle pas un mot de français, n’est pas bien vu.
«Le français fait partie de notre patrimoine», m’affirme un québécois. Et s’il est un endroit ou la langue de Molière est la plus choyée, protégée, face à l’anglais «envahissant et infiltrée partout » c’est bien le Québec.
Bonne journée internationale de la francophonie
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