2 janvier 2011

Arrestation arbitraire d’un jeune homme à Lomé

(J’ai préféré taire les noms des personnes pour des raisons de sécurité)

Dans la matinée du dimanche 10 Octobre 2010, des gendarmes en civil débarquent dans une cour commune dans un quartier populaire de Lomé. Ils demandent à voir un certain « F » chez un de ses voisins (un jeune lui aussi) qui leur indique la porte du jeune recherché « F », qui était même absent de la maison. Ensuite ils ont voulu confisquer la moto du jeune voisin sous prétexte que la moto ne lui appartenait pas ; ce dernier comme preuve, leur a montré sa carte d’identité et les papiers  de la moto. Les gendarmes sont alors repartis.

Environ une heure après  ils sont revenus et voyant quelqu’un (un jeune homme d’une vingtaine d’années) dénommé M, assis devant la porte fermé du recherché « F », ils l’ont menotté et embarqué sans aucune explication. M  n’est que le petit frère du jeune à qui les gendarmes ont voulu confisquer la moto ; il est arrivé à Lomé dans la semaine en provenance d’une ville de l’intérieur du pays pour rendre visite à son grand frère.

Le grand frère ayant suivi les gendarmes a été refoulé à l’entrée de la gendarmerie.

Selon les gendarmes, le jeune aurait  jeté des pierres contre le véhicule d’un responsable de la gendarmerie lors d’une manifestation interdite des partisans de Jean-Pierre FABRE (un opposant qui conteste les résultats de l’élection présidentielle de Mars dernier).

Tout porte à croire que les gendarmes recherchant le dénommé « F », présumé fautif du jet de pierres (qui est un « Zémidjan»(conducteur de taxi-moto), se sont trompés de personne, car le jeune arrêté n’est ni un conducteur de taxi moto, ni allé à la manifestation où se seraient produits les faits. Et ils se bornent devant toute tentative d’explication de la part du grand frère du jeune homme arrêté.

Au moment où j’écris ce message, le jeune M est toujours incarcéré à la gendarmerie nationale. Son grand frère a certes pu lui rendre visite dans la journée du Lundi 10 Octobre 2010. Le vrai présume coupable des faits (pour qui le gendarmes étaient venu dans la maison) s’est évaporé dans la nature.

Mais ,est-ce un crime de manifester pacifiquement ?

Ils utilisent n’importe quel prétexte pour arrêter les gens.

En attendant que la gendarmerie reconnaisse son erreur (ce qui n’est pas certain) le pauvre M, impunément et arbitrairement emprisonné, « croupit » dans une cellule pour un fait qu’il n’a pas commis.

J’espère que les lecteurs de ce message seront touchés par la tragédie qui se déroule et pourront apporter d’une manière ou d’une autre leur aide pour faire libérer le jeune M et rétablir la vérité.

Comme vous le constaterez chers lecteurs, j’ai  rédigé cet article depuis plusieurs mois, mais je ne l’ai pas publié pour des raisons de sécurité ; et aussi parce que j’ai cru que mon pays pouvait changer ; mais j’avais tord, car ce fait n’ai qu’un exemple parmi tant d’autres.

Malgré les paroles dissuasives de mes proches (qui craignaient que cet article porte atteinte à ma sécurité), et en dépit de tous les obstacles j’ai décidé de changer d’avis, parce que je pense fermement que mon pays peut changer que par la vérité. Aujourd’hui, les nations étrangères pensent que les choses ont changé en mieux au Togo, mais nous les citoyens savons que ce n’est qu’une façade. Et ce fait le montre.

L’amour que j’ai pour mon pays me pousse à croire qu’il changera un jour.

Le jeune M a été finalement libéré après pratiquement une semaine de détention, …

[Photo https://berthoalain.files.wordpress.com/2010/04/021042010183403000000repressionabalook.jpg?w=350&h=200]

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Commentaires

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En Afrique, forces armées et Droits de l'Homme sont antinomiques. Le chemin qui conduit à la professionnalisation de ce corps indispensable à toute nation est long et périlleux. Mais il faut garder espoir :)

jeogo
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vous avez raison;